14 septembre 2005


Les meubles de port


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par Loïc du Boisbaudry

expert en meubles et objets d’art

©1996


(Télécharger l'article illustré)


Du XVIIe au début du XIXe siècle, des artisans ont réalisé dans des ports de France et leurs proximités immédiates, des meubles en bois exotique - principalement d’acajou - connus sous le nom de « meubles de port ». La production fut importante et de nombreux exemplaires sous sont parvenus. Mais que savons-nous de ces meubles de port ? Faisons le point.

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Le bois le plus utilisé fut l’acajou, à tel point qu’il en est venu à symboliser le meuble de port par excellence. Mais en fait d’acajou, mieux vaudrait parler des acajous, car sous cette dénomination se cachent non seulement plusieurs espèces, mais aussi plusieurs genres de la famille des méliacées. Ces acajous, pour l’époque qui nous concerne, venaient d’Amérique centrale et des Antilles.


Identification des essences

Le grand dictionnaire Larousse (1) nous informe que l’acajou « le plus anciennement connu est le swetenia mahogany ou acajou de Cuba ». Et, de concert, tous les auteurs citent en premier lieu l’acajou de Cuba en lui attribuant l’antériorité, la plus belle qualité et la plus grande part de nos meubles de port, puis l’acajou du Honduras, plus rarement l’acajou de Saint-Domingue.

Pourtant, Hector Lefuel qui a effectué de nombreuses recherches d’archives sur les Jacob, célèbres ébénistes parisiens, réputés pour leurs meubles en acajou à la fin du XVIIIe et au début du XIXe siècle, affirme que « C’était surtout de Saint-Domingue alors révoltée et sous contrôle des flottes anglaises, que provenait l’acajou. Plus tard, ce bois fin, dur, mais coûteux, fut remplacé par l’acajou de Cuba, puis ceux de Tabasco, Nicaragua et Honduras dont la qualité est moins belle (2) ».

Quoi qu’il en soit, les acajous présentent uniformément de remarquables qualités. A l’exemple de plusieurs bois tropicaux, ils sont imputrescibles (3) , résistent absolument aux xylophages et possèdent un grain serré. Leur couleur peut-être blonde, rougeâtre ou brune. Suivant leur nature et le sens du débit, ils peuvent prendre un aspect « uni », « moucheté » ou « tigré », « moiré » comme l’étoffe, « ondé » lorsqu’ils peuvent se comparer à la surface de l’eau, « flammé » comme ce nom peut l’évoquer, « chenillé » ou encore « ronceux ».

Plus rarement furent utilisés, en provenance d’Amérique ou de la route des Indes, l’ébène - noir - (et encore, pas toujours), le gayac jaune veiné chocolat, le bois de citron jaune doré, l’amarante de couleur lie de vin, le palissandre, le courbaril qui pourrait être confondu à dire d’auteurs avec l’acajou, et d’autres essences plus rares, aux noms poétiques, qu’il est bien difficile de reconnaître : c’est une affaire de spécialiste. Une visite de la collection des bois tropicaux de Nogent-sur-Marne est persuasive (4) !

Cette difficulté à identifier les bois est également due aux patines, fruit du temps et de la main de l’homme, qui peuvent conférer à ces bois une transparence diaphane, inimitable, mais rebelle à leur identification, Et il est assez significatif de voir que, pour des essences rares, les auteurs actuels énumèrent des listes de bois qui ne sont jamais tout à fait les mêmes, à moins qu’elles ne soient directement issues du dictionnaire de Roubo (5) qui, pourtant, ne concerne que l’ébénisterie parisienne de la fin du XVIIIe siècle.

Quant aux inventaires du XVIIIe siècle, ils ne sont pas prolixes dans la dénomination des bois utilisés. A côté de l’acajou qui est souvent nommé, c’est l’appellation « bois des î1es » qui revient le plus souvent, ou des appellations originales dont nous avons bien souvent perdu la signification.

Plus que jamais, une étude scientifique s’impose, Elle permettrait sans doute de dissocier les différentes essences de bois utilisées suivant les époques et les centres de fabrication.

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Mode d’emploi

Ces bois étaient acheminés par bateau, comme fret de retour pour remplacer la canne à sucre pendant la morte saison (6) ou bien comme lest pour des cargaisons légères (7) ou bien encore comme simple denrée.

Débarqués en France en grosses billes ou larges planches, comme nous l’attestent les dimensions de certains panneaux utilisés, les menuisiers devaient utiliser des outils spécifiques pour travailler ces bois très durs, parfois même rebelles dans certaines conditions.

J.P. Blake a relaté (5) l’histoire, sujette à caution mais pas moine significative, de la première utilisation de l’acajou en Angleterre à la fin du XVIIe siècle : “C’est alors qu’un capitaine de vaisseau en apporta une grande quantité, et que son frère eut l’idée de l’employer pour la construction de sa nouvelle maison. Mais le bois était si dur que les ouvriers refusèrent de le travailler. Une partie de la cargaison tomba dans les mains d’un ébéniste nommé Wollaston. Il en employa un morceau à faire une boîte à bougies. Cette boîte fut très admirée et Wollaston fit ensuite des bureaux avec ce même bois qui, peu à peu, gagna la faveur du public. Les ébénistes durent l’apprécier car il est très peu sujet à jouer, et prend très bien la colle forte”.

Cette difficulté à travailler l’acajou et les autres bois exotiques, et plus encore à les sculpter, poussa tout naturellement les artisans à exécuter des meubles aux surfaces unies et polies, parfois galbées, mettant de surcroît en valeur les qualités de ces bois : couleur et veinage. (9)

Certains meubles sont entièrement en bois exotiques, d’autres “négligemment” mélangés à des bois indigènes dans la même teinte, ou bien encore juxtaposés dans un soucis de contraste : amarante et citronnier, acajou uni et acajou moucheté, bois indigène et bois exotique... La palette des artisans était large.

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Le contexte

Mais le goût des bois exotiques est très ancien en Europe. A titre d’exemple, le musée Jacquemart-André conserve une stalle réalisée en Italie du nord vers 1505, par Panteleone dei Marchi, dont le dossier est orné de personnages religieux en poirier, citronnier, alisier, palissandre, chêne et noyer.

En France, le travail des bois exotiques est redevable de l’étranger. François 1er, Henri IV et bien d’autres rois de France feront venir des artisans étrangers, notamment italiens, flamands et allemands, dans les ateliers du Louvre puis des Gobelins, introduisant à partir du milieu du XVIe siècle et surtout au XVIIe siècle, la maîtrise technique du placage d’ébène.

Le terme de”menuisier en ébène” est mentionné pour la première fois en 1608 dans les statuts corporatifs parisiens. Au début du XVIIIe siècle, l’ébénisterie - qui a perdu sa signification étymologique - fait appel à des bois de couleur comme l’amarante et le palissandre, peu employés jusqu’alors et, sous Louis XV, la marqueterie accumulera l’emploi des essences exotiques les plus diverses.

Quant à l’acajou, qui sera la figure de proue du meuble portuaire, il est apparu selon G. Leclerc, vers 1520 en Espagne, acheminé comme lest sous forme de planches et de blocs à bord des caravelles, et introduit vers 1595 en Angleterre où il servait à la construction des bateaux (10)

Sa plus ancienne mention dans l’ébénisterie française date de 1724, dans l’inventaire après décès de l’atelier de l’ébéniste François Guillemart, où figure en cours d’exécution, une petite table en “bois de merisier modagaony” (11) (12).

Quant à son utilisation courante à Paris, elle débutera vers 1770-1780.

Mais, jusqu’en 1753, tous les meubles français ont été fabriqués en bois de placage car la matière était rare et chère. A Paris, même à la fin du XVIIIe siècle, “les bois propres à la marqueterie (...) se vendent à la livre à cause de leur rareté et ne s’emploient qu’en placage” (13). L’acajou était le plus répandu des bois tropicaux et pouvait être partiellement utilisé en massif à l’époque Louis XVI.

Les premiers meubles parisiens en bois exotique massif sont en acajou et datent de 1753. Il s’agit, notamment, de "six commodes de bois d'acajou massif" livrées par le marchand Lazare Duvaux à Madame de Pompadour pour le château de Crécy. Ces meubles exceptionnels de par leur nature et la qualité du destinataire, avaient été réalisés par Fermet, originaire de Bordeaux, qui travaillait alors comme artisan libre à Paris, avant d’être reçu maître en 1759 (14).

L’appellation fréquente de “mahogany” pour désigner l’acajou est révélatrice de la prépondérance anglaise dans l’utilisation de ce bois. Et en effet, en 1720- 1730, ils réalisaient déjà des meubles en acajou massif, sculptés avec une grande maîtrise technique. L’anglomanie ne fera qu’asseoir en France, à la fin de l’époque Louis XVI le goût de l’acajou.

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Spécificité des meubles de port

Dans ce contexte, les meubles de port présentent plusieurs particularités. Ils sont réalisés en bois exotique massif, jusqu’au bâti, parfois même jusqu’aux tasseaux, et cela bien avant Paris (15), et de façon systématique.

La première mention à ce jour provient d’un inventaire malouin inédit, de 1724 (16) (contemporain donc de celui de l’atelier de l’ébéniste parisien François Guillemart, cité par G. Janneau pour être le premier à mentionner l’acajou dans l’ébénisterie française).

Autre particularité, si les meubles français des XVIIe et XVIIIe siècles en bois de placage sont réalisés dans le style français le plus classique, avec les meubles de port, les artisans les traitent dans un style local, sensiblement différent d’une région portuaire à l’autre, ce qui du reste nous permet de les différencier (17).

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Trois centres de production : Saint-Malo, Nantes, Bordeaux

Saint-Malo semble précurseur en réalisant, à partir de la seconde moitié du XVIIe siècle, des meubles que l’on pourrait qualifier de « pré-portuaires » car ils ne sont pas encore en bois exotique massif.

Cette production se traduit par un meuble très caractéristique appelé « malouine ». Il s’agit d’un buffet à quatre portes et généralement deux rangs de deux tiroirs. Les portes qui sont ornées d’octogones sont encadrées de doubles et fines colonnettes torses.

Ce type de meuble assez stéréotypé est fortement influencé des meubles hollandais, sans pour cela copier un modèle servilement. Il peut-être orné de plaques d’ébène ou d’autres bois exotiques, et plus exceptionnellement enrichi d’ivoire, de dessins à l’encre de Chine ou de décors gravés. Ces malouines seront également réalisées en chêne et, sans doute dès la fin du XVIIe siècle, en acajou.

L’influence hollandaise qui a été très sensible en Europe durant la première moitié du XVIIe siècle, est attestée à Saint-Malo avec force et se retrouve jusque dans son architecture (18)

Autre particularité de ces malouines, leur mode d’assemblage : c’est la corniche, fixée à l’aide de deux crochets intérieurs, qui assure le verrouillage des différentes parties du meuble qui sont simplement emboîtées. Ce procédé évite la présence des chevilles en façade et facilite les démontages; il persistera jusqu’au XVIIIe siècle.

A la fin de l’époque Louis XIV, Saint-Malo s’ouvre à la stylistique parisienne. Les ingénieurs qui s’installeront à Saint-Malo et dont le plus connu est Garangeau, n’y sont sans doute pas étrangers.

Si la malouine ne disparaît pas, elle devient plus pure et plus sobre de ligne, voire austère, à l’image de l’architecture militaire de la ville, et même civile. Les armoires caractérisent bien cet apport nouveau dans leurs façades droites et lisses, simplement parquetées, soulignées de vigoureuses moulures. Les entrées de serrures et poignées de tirage, formées de plaques de laiton découpé, rappellent l’influence hollandaise.

Sous Louis XV, les pieds se cambreront légèrement et, sous Louis XVI, les montants pourront être ornés de cannelures. Mais le style Louis XIV sera prééminent durant tout le XVIIIe siècle et correspond bien à la période glorieuse de cette ville.

Ce goût prononcé pour le style Louis XIV n’a rien d’unique. Même à Paris, une certaine clientèle commandera aux ébénistes, jusque sous Louis XVI, des meubles Boulle ou des commodes « à la Régence ».

A Nantes, les premiers meubles portuaires pourraient dater de la fin du XVIIe siècle. Au XVIIIe siècle, la production se caractérise dans son ensemble par son abondance et la variété des modèles de meubles réalisés en bois exotique. Contrairement à Saint-Malo, les styles Louis XIV, Louis XV et Louis XVI, sont bien représentés à Nantes et les réalisations suivent d’assez près les modèles parisiens. La production a été particulièrement abondante sous Louis XV.

La tendance générale est à un style sobre et élégant. Mais l’utilisation conjointe d’essences telles que le bois de citron, l’amarante ou l’acajou, leur confère parfois une harmonie étrange. Par contre les meubles en citronnier sont particulièrement gais et lumineux.

En suivant l’esthétique parisienne, Nantes se trahit, en dehors de sa sobriété qui n’appelle pas de décors particuliers, par le goût de certaines formes : la présence de fines moulures découpées et de petits enroulements - en traverse basse sur les commodes, les secrétaires et les enfilades - en encadrement des portes pour les armoires ou les buffets.

Autres caractéristiques les pieds cambrés et enroulés « en bigorneau », les façades des commodes sinueuses « anguille » ou « en vague », les corniches en accolade « en cœur », suivant les terminologies locales.

L’influence anglaise et hollandaise, ou mieux anglo-hollandaise, est également présente à Nantes, comme elle le sera à Bordeaux. Ainsi, les commodes-bureau, dont l’abattant en pente découvre des casiers et une petite porte centrale, sont directement issues du scriban.

Bordeaux qui a du adopter l’acajou au début du XVIIIe siècle, a connu une belle et large production sous Louis XV. Le style est bavard et concourt au baroque.

La fameuse “commode bordelaise’, aux lignes courbes accusées, est parfois agrémentée d’un décor sculpté, fait assez rare pour être souligné dans les meubles portuaires.

La qualité d’exécution est souvent superbe. Les ferrures internes (serrures, crémones) peuvent être également de très belle qualité, tout comme celles des anciennes portes des hôtels de cette ville. Enfin, quelques meubles ne sont pas chevillés en façade.

Près curieusement, ces meubles opulents pouvaient s’insérer dans des lambris particulièrement purs de ligne. En effet les meubles étalent réalisés par des artisans locaux suivant le goût local, alors que les lambris avalent été dessinés par des artisans parisiens alors à la mode.

D’autres centres importants mais moins connus pourraient être cités : Le Havre, Granville, Morlaix, Brest, Lorient, Rochefort, etc. ... et les productions périphériques influencées par tel ou tel grand port, mais dont nous savons si peu de choses.

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Les artisans

A cette variété de style se superpose une grande différence de qualité d’exécution; les meubles les plus rustiques côtoient les meubles les plus raffinés. La disparité des artisans était grande.

On a beaucoup discuté sur l’origine des artisans des meubles de port. Qui étaient-ils ?

Certains ont affirmé qu’à Saint-Malo des (prisonniers) hollandais réalisèrent assez tôt des meubles de port. S’il est vrai que les hollandais - et les anglais - furent sans doute les premiers à travailler ces bois exotiques si particuliers (ce qui aurait justifié leur concours technique), aucune preuve ne vient à l’appui de cette thèse. Cependant leur présence est bien attestée et leur influence stylistique indéniable au XVIIe siècle.

D’autres pensent qu’il s’agissait de charpentiers de marine qui auraient exécuté ces meubles à l’origine, en dehors de leur activité principale. Nous n’en avons pas plus de preuve. Et pourtant cette thèse trouve sa justification : ce furent ces charpentiers de marine qui travaillèrent en premier 1’acajou et d’autres bois exotiques pour les coques des vaisseaux, en découvrant les qualités de ces bois et la façon de les travailler.

Mais c’est oublier l’organisation corporative de la France à laquelle il était difficile de se soustraire. Chaque métier relevait d’une corporation qui, quel qu’en fût les variantes locales, assurait à ses membres un droit exclusif de fabrication, en contrepartie d’un certain nombre d’obligations dont la plus immédiate était un contrôle de la qualité de fabrication.

Tout artisan qui essayait de fabriquer des meubles en dehors de ce cadre corporatif se voyait aussitôt traqué par la direction de la corporation, nommée jurande.

Témoin à Nantes les poursuites qu’engagea la corporation des menuisiers et ébénistes contre Cormeray et Audeville pour usurpation de privilèges.

Cette situation explique également les jalousies dont furent l’objet à Nantes Claude Javoy et Antoine Nicolas. Ce dernier qui avait été reçu maître par la corporation parisienne, fut obligé en venant s’installer à Nantes, de repasser sa maîtrise.

Pourtant certains artisans arrivaient à exercer en dehors de ce cadre.

Ce pouvait être en fonction de privilèges accordés par certaines villes. Ainsi à Bordeaux, des artisans pouvaient exercer librement en vertu de franchises locales.

Ce pouvait être également en raison de privilèges accordés à des enceintes religieuses, tout comme à Paris l’enceinte du faubourg Saint-Antoine.

Du reste, comme le précise Véronique Cornet (19) : « les sauvetats de Bordeaux et le Sanitat de Nantes accueillent un ‘bon nombre d’ouvriers dont les ressources financières ne leur permettent pas de subvenir aux frais occasionnés par les réceptions à la maîtrise et les banquets’. »

Y avait-il encore d’autres types d’artisans ? Certainement. Notamment dans les petites villes ou à la campagne.

Il reste beaucoup à apprendre à ce sujet et la vérité doit se situer dans un cocktail d’origines diverses dont nous avons perdu les exactes proportions.

La corporation nantaise

Afin de mieux contrôler et défendre sa profession, la jurande nantaise obligea ses membres à apposer leur nom sur les ouvrages qu’ils fabriquaient, à l’aide d’une matrice en fer. A son tour, la jurande apposait, lors d’une de ses quatre tournées annuelle, sa propre marque figurant une demi-hermine et une demi-fleur de lys accolées, avec, aux quatre coins, les chiffres de l’année d’émission du poinçon. Elle percevait à cette occasion, une redevance de 10 sols par meuble. Nous connaissons quatre marques de cette jurande : la première de 1722, sans encadrement, deux autres de 1770 et 1776, toutes deux comprises dans un ovale, enfin une quatrième pour 1787, inscrite dans un carré à pans coupés.

Exemple de marques relevées sur un meuble nantais, qui a été exécuté entre 1770 et 1776, comme le prouve le poinçon de jurande nantaise (à gauche) utilisé jusqu’en 1776, date à laquelle un nouveau poinçon a été mis en service. L’estampille du menuisier ébéniste (à droite) comporte la mention « à Nantes ». Ces marques étaient frappées à froid, d’un coup de maillet sur une matrice en fer portant les inscriptions en relief.

L’espace de temps qui sépare le premier poinçon de 1722 du second de 1770, nous laissent, bien malheureusement, une plage de datation bien large.

Si la règle ne fut pas appliquée de façon suivie, pour des raisons qui semblent nous échapper en grande partie, les quelques marques que nous relevons doivent être considérées comme une heureuse exception en province. Ni Saint-Malo, ni Bordeaux, ni les autres villes de port n’ont estampillé leur production, hélas !

Notre connaissance des meubles portuaires, leur localisation et leur datation précises en eût été grandement facilitée.

La liste qui suit (20) ne recense pas la totalité des ébénistes et menuisiers susceptibles d’avoir fabriqué ou estampillé des meubles en bois exotique ou en bois indigène. Du reste, le poinçon de jurande se rencontre parfois seul.

A noter que les meubles de commande qui se distinguent de la production courante par leur qualité ou leur originalité, semblent avoir échappé è l’estampille et au poinçon de jurande.

Mention est faite lorsque l’estampille des ébénistes ou des menuisiers nous est connue. Elle a la particularité de se trouver, pour les commodes, bien souvent sur un rebord supérieur de tiroir.

ALLUIS : fabricant de meubles au XVIIIe siècle

AUDEVILLE : compagnon ébéniste, il dirigeait vers 1785 un atelier d’une quinzaine d’ouvriers pour le compte du marchand LEMASLE. Il fut impliqué dans les poursuites intentées par la corporation contre son patron LEMASLE pour usurpation de privilèges.

BOUCHEREAU : maître bahutier et coffretier

BOURGEOIS : tourneur en bois

BOUTTETOU : avant 1752

BARON : ébéniste demeurant Haute Grand’rue, cité en 1774 sur les listes de la milice bourgeoise.

BEDEN, Jean : maître menuisier en octobre 1774

BONIFACE, Antoine : maître menuisier avant 1745

BERTET, François : maître menuisier avant 1745

BANAUX : maître menuisier le 19 septembre 1750

BLANDAIN : février 1786

DRADEN : avant 1752

CARDONNEL, Rémy : maître menuisier, tourneur, layetier, reçu en août 1788

CORBERANT, Joseph : juin 1773

CORNERAI, Pierre-Joachim : né en 1758, il s’établit à Nantes comme « marchand-miroitier-meubliste » quai de Brancas Il possédait également un atelier d’ébénisterie d’une trentaine d’ouvriers sous la direction d’un compagnon nommé GUENERIE. A la suite d’une instance engagée contre lui par la corporation des menuisiers ébénistes pour usurpation de privilèges, il réussit en 1787, avec le maître ébéniste Jacques COUI1LAUD, à utiliser son atelier sous le prête nom de ce dernier, qui du reste déposa son bilan l’année suivante.

COUILLAUD, Nicolas : maître menuisier avant 1745

COUILLAUD, Pierre : maître menuisier

COUILLAUD, Jacques : fils de Nicolas COUILLAUD, reçu naître menuisier en 1745, exerçant rue du Port-Maillard. En 1757 il servira de prête non pour l’atelier du marchand Pierre-Joachim CORNERAY. En 1789, il sera élu juré.

CHANELE : maître menuisier avant 1752. On cite de lui dans des archives sis lits à tombeau en acajou

DESTROULLEAU, Pierre : travaillait au XVIIIe siècle

GREGOIRE CADET J.J. : son estampille qui nous est connue comporte la mention « à Nantes »

GREGOIRE, Christofle : maître menuisier en 1767. Son estampille qui comporte la mention « à Nantes » nous est connue

GUENERY : compagnon menuisier, il dirigea en 1784 les ateliers du marchand CORMERAY avant d’être impliqué dans une instance pour usurpation de privilèges. En 1787, il se mit à son propre compte comme « menuisier forain chambrelan » à Saint-Similien

GUMEL, Benoît : maître menuisier en mai 1773

JAVOY, Claude : reçu maître menuisier à Paris en 1779, il s’installa par la suite à Nantes, vers 1783. Son prestige d’artisan parisien lui valut de nombreuses commandes. Les jalousies et tracasseries de la corporation nantaise se cristallisèrent en un procès qu’il gagna malgré tout en 1787

JOACHIM, Pierre : actif su XVIIIe siècle

LE BRIEUX : maître menuisier en septembre 1750

LE BRETON : maître menuisier avant 1752

LE BATTU (ou LEBATTUS), jean : maître menuisier rue Bouteiller, juré en 1786. Il réalisa notamment des bois de lit et des sièges

LE HERICE, F.A. : reçu naître vers 1750

LEMASLE : fabricant de meubles à la fin du XVIIIe siècle.

LEMOINE, Julien : avant 1786

LOYER : tourneur ébéniste

MARTEAU, Louis : reçu maître en 1783

MOLLE, Louis : maître menuisier vers 1760. Il acquit la maîtrise sans avoir à réaliser de chef-d’œuvre. Il exerçait au Sanitat.

NICOLAS, Antoine : reçu naître menuisier à Paris en 1765, en s’installant à Nantes, il est contraint de repasser sa maîtrise. Son estampille nous est connue.

PLUMETAT : tourneur

POTIRON, Louis : reçu naître le 6 octobre 1750

SAVEREAU (ou SAVREAU), Louis : maître menuisier né en 1680, sort en 1764.

SALIOT, François : tourneur en bois gris

THOMAS, G.H. : actif vers 1786-1790, domicilié près de l’entrepôt des cafés de Nantes

VALLEE : fabricant de meubles sous Louis XVI. Son estampille nous est connue avec la mention « à Nantes ».

V.C. : estampille abréviative attribuée à Victor CORMERAY ou CORMERAIS, relevée sur des meubles nantais de l’époque Louis XVI.

La corporation bordelaise

A Bordeaux, on relève plusieurs menuisiers-ébénistes exerçant leur profession en tant qu’artisan libre, suivant les franchises accordées par la ville. V. Cornet (21) a relevé la mention suivante de l’année 1782 , « Les menuisiers non maîtres font meuble (...) les menuisiers maîtres se gardant les ouvrages de bâtiment. » Cependant cette mention appelle des nuances. Ainsi André Bérard, maître menuisier, a fabriqué en 1789 un cercueil, une caisse de pendule et des boiseries. Ci-dessous, quelques uns des nombreux menuisiers-ébénistes du XVIIIe siècle, qui ont pu exécuter des meubles en bois exotique.

On pourra se référer au mémoire de M. Joubert pour consulter la liste exhaustive de ces artisans.

ABRAHAM dit CADET : cet ébéniste qui s exercé entre 1783 et 1791 en tant qu’artisan libre a fabriqué “des meubles de luxe et des objets de tabletterie en acajou.

BARDOU, Thomas : maître menuisier aux Chartrons de 1751 à 1785 ; il fut Bayle et Contreboursier à la jurande.

BERARD, André : maître menuisier aux Chartrons de 1744 à 1785, il fabriqua en 1789 un cercueil, une caisse de pendule pour le couvent des Chartrons et les boiseries de sa sacristie.

BIBERON, Charles : maître menuisier en 1757, mort en 1780 à l’âge de 84 ans. Il fut receveur de la capitation des maîtres en 1780.

BOYER, Antoine Louis : reçu maître menuisier en 1757, il fut commissaire de sa corporation. Domicilié rue Saint-Sevrin, il mourut en 1772.

BRELER, Jean, dit ALSACE : maître ébéniste actif de 1785 à 1510, il vécut rue de la Taupe jusqu’en 1790 puis rue Notre-Dame dans le faubourg des Chartrons. On cite de lui un guéridon en acajou blond.

CASTAIN, Jean : reçu maître menuisier en 1755, il exerça jusqu’en 1755 avec les charges de Bayle, 1er Bayle et Contreboursier de sa corporation.

CASTILLON FOURRANGEAU, J. : maître menuisier venu de Nantes, actif sous Louis XVI.

COIFFARD Père : maître menuisier, mort en 1755. L’inventaire après décès de son atelier relève quatre madriers d’acajou de 150 livres et un petit madrier de machemillier.

COLLOGNE : ébéniste sous Louis XVI, il demeurait rue Judaïque et exerçait en tant qu’artisan libre.

DUBOIS l’Aîné : maître ébéniste de 1777 à 1792, rue Saint-Martin puis rue Judaïque.

DUBOIS le Second : maître ébéniste de 1783 1 1792, domicilié après 1785 près de l’église Saint-Sevrin.

ESCLAFER, Jacques : maître menuisier de 1744 à 1778, actif vers 1785

FRANC, Jean : maître menuisier sous Louis XVI, dit « menuisier en caisse ». 0n cite de lui « un cabinet d’acajou cintré dans son élévation, portes à cadre (...) le derrière bois de noyer, avec quatre tablettes bois de nerva », des madriers et panneaux d’acajou.

JET : artisan libre sous Louis XVI en vertu des franchises locales.

KOENIG : ébéniste vers 1790, rue Surson.

LABOURIER : ébéniste de la fin de l’époque Louis XVI, rue des Herbes.

LAROSE : ébéniste entre 1784 et 1791

MATHALM, dit LEFRANC : ouvrier forain entre 1783 et 1791, ébéniste

TOURNAI : ébéniste sous Louis XVI en vertu des franchises locales, rue Forandège.

VELIWCK, Jean, dit FLAMAND , maître menuisier demeurant à Fort-Louis (1744-1787)

La corporation malouine

Nous ne connaissons pas plus pour Saint-Malo de marques de jurande ou d’estampille de menuisiers-ébénistes.

Les artisans étrangers ont fait l’objet d’un édit : « Il ne se pourra habiter en Icelle, aucun artisan ou gens de métier étrangers, de quelque art, qualité et condition qu’ils soient, sans la volonté et consentement du Corps de Communauté de la ville, et par requête présentée en assemblée générale des dits habitants et qu’ils puissent lever boutique qu’en faisant chef-d’oeuvre et par leur consentement (22). » Ci-dessous la liste des menuisiers et ébénistes relevée par Philippe Petout d’après les rôles de capitation de 1725.

CARFATAN, Laurent : maître menuisier, rue de Lanconna

FORTY, Jean : ébéniste, rue Sainte-Marguerite

GUILLOUET, Gilbert : maître menuisier, rue de la Fosse

MAINGY DE LA VALLEE, maître menuisier, rue du Pont-qui-Tremble

ROBLOT, Augustin : ébéniste, rue de Toulouse

TAILLY (DU) : maître menuisier

VOISIN, Barthélemy maître menuisier, rue de la Crosse

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Les destinataires

Qui achetait ces meubles ? Les plus fortunée sans aucun doute, notamment au XVIIe siècle et au début du XVIIIe siècle, époque ou même un simple meuble en bois indigène était déjà peu courant et de surcroît coûteux, puis une clientèle de plus en plus large au fur et à mesure qu’affluèrent les bois exotiques. Plusieurs auteurs situent ce moment d’affluence vers 1720-1750.

Il ne fait pas de doute que la qualité de certains meubles leur confère une destination digne des armateurs, d’autres une plus large diffusion.

Ces meubles prenaient place dans des résidences de campagne, des chartreuses, des folies ou des malouinières, ou en ville dans des hôtels dont certains ont pu être lambrissés d’acajou ou d’ébène (23) . Dans des résidences moins luxueuses aussi, mais dans des régions ou la mer a pu être, l’espace de quelques décennies, à l’origine de prodigieuses richesses. On ne peut manquer d’évoquer Magon de La Balue qui acquit notamment en 1780 l’hôtel n° 22 de la place Vendôme, Crozat dont les heureuses spéculations maritimes et le privilège du négoce avec la Louisiane avaient fait de lui en 1723 le plus riche des financiers, Samuel Bernard à la fortune estimée a sa mort à 33 millions de livres, et son fils aîné Jacques qui fit construire l’actuel musée Rodin à Paris.

La mer fut également à la source de multiples brassages, tout particulièrement sur la côte Atlantique. Aux familles indigènes vinrent se greffer des étrangers : écossais, irlandais, hollandais, anglais - aux catholiques des protestants et des israélites - à la bourgeoisie la noblesse.

Que les meubles de port puissent nous faire revivre, au-delà du pittoresque et de l’exotisme, l’intensité et la singularité de la vie de ces marina, de ces artisans ou de ces armateurs, qui nous sont si proches et si éloignés à la fois.

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Un inventaire de succession malouin de 1724

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Un inventaire malouin après décès, en date de 1724, découvert récemment dans des archives privées, nous apports quelques informations relatives aux meubles de port.

Cet inventaire après décès d’un certain Antoine GAILLARD, sieur de LA MOTTE, comporte 110 feuilles in-4. Rigoureusement établi après plusieurs jours d’inventaire, il concerne uniquement les papiers, les effets personnels et les biens mobiliers du défunt, sis dans un appartement rue de la Victoire à Saint-Malo, comprenant 10 pièces, grenier, cave, et un magasin dans la cour de l’Evêché. Sont présents è cet inventaire les héritiers (Gaillard de la Gastinais, Gaillard de Boisrioux, Villemorin Heurtault, Baudran de la Riaudais, Gaillard de la Riaudais et Hélène Gaillard) , deux ‘femmes revandeuses” pour estimer les biens meubles (Jeanne Guérant et Servanne Vassse) , un lapidaire pour les bijoux (Jan Lossieux), et un changeur du roi de la ville pour l’argenterie, les monnaies d’or et d’argent (de La Vallée Lossieux fils). La qualité des estimateurs confère à cet inventaire toute la fiabilité et toutes les précisions souhaitables.

L’inventaire mentionne tout d’abord les archives du défunt, de le feuille 1 à 87, succinctement décrites.

Elles concernent sa vie privée :

les deux contrats de mariage du défunt, l’un en date de 1687 avec Servanne Marie Guillaudec, demoiselle de

La Bichettière, l’autre en date de 1690 avec Marie des Ages, demoiselle de Montrivage

• un traité de vente faite par le défunt à son fils en 1717, de sa charge de Conseiller de l’amirauté de Saint-Malo, pour la somme de 12 360 livres

• Des quittances de loyer du propriétaire de son appartement, le sieur Bordas

• Un traité passé entre les actionnaires du terrain de la nouvelle enceinte de cette ville du côté du sud, en date du 10 juin 1720

• Un billet par lequel le défunt et le sieur de La Pluvinnais (?) Le Breton ont tiré au sort de leurs actions de la nouvelle enceinte de cette ville, en date du 29 mai 1720

• Un livre de recettes de ses fiefs

• Des contrats d’achat immobilier

• Des actes de partage immobilier

• etc

Elles se rapportent également à sa vie professionnelle :

• De nombreux livres de comptes relatifs à des parts ou des décomptes dans différents navires (cités), à la Compagnie Royale des Indes, à la Compagnie d’Occident, à la vente et au troc de marchandises, à des paiements d’équipages, etc. ... Certains livres sont écrits en partie en anglais ou en espagnol.

La liste pourrait être allongée et développée, mais tel n’est pas ici le but. Tout au moins nous permet-il de situer déjà le cadre de vie et la position sociale de ce négociant aisé, pour se rendre compte qu’il est assez représentatif des négociants malouins de cette époque.

Fait suite à ces archives la partie la plus précieuse de l’inventaire puisqu’elle concerne les biens mobiliers du défunt, de la feuille 88 è 110.

Hormis les meubles en acajou, l’inventaire signale 14 tapisseries, des meubles en sapin, chêne ou noyer, un seul tableau représentant une Vierge (25), curieusement très peu de porcelaines de la Chine, quelques bijoux, de l’argenterie et des étains en bonne proportion, une quantité toujours étonnante de linge et tissus divers (entr’autre 48 douzaines de serviettes de table), quelques tapis d’orient, et quelques rares marchandises à son magasin : du sucre et de l’indigo.

Mais venons au vif de notre sujet qui concerne les meubles en acajou. Voilà ce que répertorie les deux « femmes revandeuses » :

dans le salon « une paire d’armoires de bois d’accajou a quatres battans et quatres caifsons » et dans une chambre « une armoire de bois d’accajou par le devant à deux battans ».

Sachant que la plus ancienne mention de l’acajou dans l’ébénisterie française, citée par Guillaume Jeanneau, date de 1724 et se rapporte, comme nous l’avons signalé, à l’inventaire après décès de l’atelier de l’ébéniste parisien François Guillemart qui signale, en cours d’exécution, une table en « bois de merisier modagaony », nous constatons d’une part, que notre inventaire porte la même date de 1724, et que d’autre part, il ne rapporte à des meubles déjà existants et non pas en cours d’exécution. Dans ces conditions notre inventaire porte donc la mention des plus anciens meubles français en acajou et, par extension, des meubles de port (26) (27).

Autre point intéressant, l’acajou est désigné par son nom propre et non par son nom anglicisé de « modagaony ». Or même le premier inventaire qui cite des meubles parisiens en acajou massif et qui date de 1756 (28), emploie également la dénomination anglaise de « mohagony ». Notre inventaire, en s’affranchissant de cette dénomination, nous offre dans l’ébénisterie, la plus ancienne mention de l’acajou sous son non français.

Enfin, le prix des estimations nous apportent également des surprises. La paire d’armoires en bois d’acajou à quatre battants et quatre caissons n’est prisée que 20 livres, l’armoire en acajou 15 livres, et la table en sapin ornée de plaques de fer 5 livres. Alors que, dans le même type d’objets, une petite commode à caissons, sans indication de bois, atteint 18 livres, une « armoire grillée à deux battants » 12 livres, une commode en noyer 6 livres, une « Armoire de bois de noyer et de chêne à quatre battants et deux caissons » 12 livres…

Les meubles en bois exotique paraissent donc plus cher, mais dans une proportion si raisonnable qu’il faut sans doute en conclure que l’acajou était déjà abondant à cette époque-là à Saint-Malo, et que les bois exotiques n’étaient plus si précieux.

D’autres recherches en direction de Saint-Malo permettraient certainement de trouver des mentions plus anciennes, datant de la fin du XVIIe siècle.

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Notre connaissance actuelle soufre d’un manque sérieux de données que le temps comblera sans doute, répondant au paradoxe : plus on s’éloigne d’une période historique donnée et plus on progresse dans sa connaissance. Espérons que ce paradoxe nous en apportera le fruit, longuement mûri.

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Renvois


(1) Edition de 1982 en 10 volumes

(2) Hector Lefuel, F.H.G. Desmalter, Albert Morancé, s.d., page 97

(3) L’Ile Feydeau a été construite au milieu du XVIIIe siècle sur une plate-forme posée sur des pieux d’acajou

(4) centre Technique Forestier du Bois, 41 bis, avenue de la Belle-Gabrielle, Nogent-sur-Marne. La collection scientifique n’est malheureusement pas ouverte au public.

(5) Roubo, l’Art du menuisier, Saillant et Nyon, 1769-1771

(6) Françoise Maillet, le mobilier Nantais, l’Estampille, avril 1985. Du même auteur, le Décor Nantais de l’armateur au XVIIIe et son mobilier en bois des isles, 1984.

(7) De la même façon, les pavés des rues de Rochefort furent acheminés du canada

(8) J. P. Blake, le Meuble Anglais, période de chippendale, Hachette, 1924, page 85.

(9) Les meubles étaient cirés. Le vernissage est apparu plus tard. Le vernis au tampon date du XIXe siècle.

(10) Geneviève Leclerc, Les Essences de bois dans l’ameublement, l’Estampille, novembre 1971, page 19.

(11) Cité par Guillaume Janneau, les Ateliers parisiens d’ébénistes et de menuisiers aux XVII et XVIIIe siècles, S.E.R.G., 1975, pages 24 et 25.

(12) Voir en annexe la notice concernant un autre inventaire, inédit, de 1724

(13) Roubo, opus cité

(14) Comte de Salverte, les Ebénistes du XVIIIe siècle, F. de Nobele, 6ème édition s.d., page 118.

(15) Ledoux-Lebard, les Ebénistes du XIXe siècle, les Editions de l’Amateur, 1984, page 17.
Guillaume Janneau, opus cité, pages 42 et 43.

(15) La France connaît un certain retard par rapport à l’étranger. Le Portugal, l’Italie et les Pays-Bas ont réalisé des meubles en bois exotique massif dès le XVIIe siècle. Voir la Grande Encyclopédie du Meuble, Princesse, 1980, pages 56-70 et 105. Quant à l’Espagne qui a connu l’acajou très tôt, il semble que les lois somptuaires appliquées avec une extrême rigueur en 1591, furent la cause d’une absence de meubles en bois exotique.

(16) Voir en annexe la notice concernant cet inventaire.

(17) Il convient de distinguer le meuble parisien - du meuble provincial qui en est une imitation plus ou moins heureuse - du meuble régional où, à la stylistique parisienne, se greffent des composantes locales originales, dans la forme, le décor ou la fonction. Ainsi l’armoire normande, le lit clos breton, la traite picarde

(18) Philippe Petout, Hôtels et maisons de Saint-Malo, XVIe - XVIIe - XVIIIe siècles, Picard, 1985.

(19) Véronique Cornet, Aquajou l’acajou, ou le Meuble de port au XVIIIe siècle. Mémoire de fin d’études ICART. 1984.

(20) extraite en grande partie de Granges de Surgères, les Artistes Nantais, Paris et Nantes, s.d.
Voir également Comte de Salverte, opus Cité, V. Cornet, opus cité, F. Maillet, opus cité.

(21) V. Cornet, opus cité

(22) V. Cornet, opus cité

(23) Boiseries en ébène exécutées vers 1740 au 6 rue de la Poste à Port-Louis, pour Simon Jolly, subrécargue de la Compagnie des Ondes.

Boiseries en acajou au 70 quai de la Fosse à Mantes, aujourd’hui disparues.

(24) Les connaissances ont évolué depuis 1996.

(25) Plusieurs malouins ont été portraiturés par Hyacinthe Rigaud, comme en témoigne son livre de comptes conservé à la bibliothèque de l’Institut.

(26) « une table de bois de fape avec des placques de bois de fer, à un caisson » également mentionnée dans notre inventaire, n’est pas à proprement parler un meuble de port car il n’est pas en bois exotique massif. Tout au plus serait-il un meuble pré-portuaire.

(27) Nos trois meubles en acajou devaient être, selon toute probabilité, en acajou massif. Du reste, il ne semble pas que l’on ait jamais employé de placage d’acajou à Saint-Malo.

(28) Il s’agit de la livraison, déjà signalée, des six commodes à madame de Pompadour pour le château de Crécy.

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